Le sport est encore aujourd’hui un lieu d’expression de l’homophobie et de la transphobie. Comment se manifeste les LGBTphobies dans ce contexte ? Comment les combattre ? Retrouvez nos conseils pour une meilleure inclusion des personnes LGBT.

Quel constat aujourd’hui ?

41% des joueurs de foot professionnels ont exprimé des opinions hostiles à l’homosexualité (Paris Foot Gay, 2013)

24% des sportifs LGBT ont déjà été victime de propos discriminants dans leur club de sport (IFOP, 2019)

22% des personnes LGBT ont déjà évité de pratiquer des activités sportives par crainte de subir des moqueries, des injures ou des agressions (IFOP, 2019)

55% des jeunes footbaleurs en centres de formation indiquent qu’ils ne souhaiteraient pas prendre leur douche avec un coéquipier homosexuel (Paris Foot Gay, 2013)

Les « LGBTphobies », qu’est-ce que c’est ?

Ce sont des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et/ou l’identité de genre réelle ou supposée. Ces discriminations visent les Lesbiennes, les Gays, les Bis et les Trans (personnes LGBT). C’est pourquoi on parle de LGBTphobies, terme qui renvoie à une vision négative des personnes LGBT, au refus de leur reconnaître une égalité en droits et en dignité.

On parle également d’« homophobie », ce terme étant apparu plus tôt historiquement pour désigner le rejet des homosexuels. Mais ce terme ne permet pas de prendre en compte les discriminations subies par les autres personnes LGBT. Or, les enjeux d’égalité en droits et en dignité doivent être traités solidairement, au même titre que les autres discriminations, y compris dans le cadre sportif. 

Comment se manifestent les LGBTphobies en milieu sportif ?

Elles se manifestent par des propos et comportements, aux conséquences plus ou moins graves, allant du mépris au meurtre, en passant par le rejet, les violences verbales ou physiques. Dans le milieu sportif, c’est l’insulte LGBTphobe qui est la plus courante et la plus décomplexée. 

Dans les stades ou sur les terrains, les mots “pédé”, “sale gouine”, “tapette”, “”tarlouze”… sont omniprésents dans les discours sportifs, notamment dans les chants des supporters.  Même si leur but n’est pas toujours de blesser, les insultes LGBTphobes contribuent à exclure les personnes LGBT du milieu sportif. 

Pourquoi lutter contre les LGBTphobies en milieu sportif ? 

Se sentant exclues de certains milieux sportifs, les personnes LGBT y sont souvent sous-représentées. A Paris, par exemple, 18% des hommes se définissent comme gays ou bisexuels. Pourtant, aucun joueur de football professionnel n’a déclaré publiquement être gay ou bisexuel. 

Lutter contre les LGBTphobies en milieu sportif vise ainsi à inclure une large partie de la population dans le moment privilégié de rencontre et de cohésion sociale que constitue la pratique du sport. Ces enjeux ne concernent pas que les LGBT, mais interpellent l’ensemble de la société, dans la mesure où il est question de vivre-ensemble et de respect de toutes et tous.

Que dit la loi par rapport aux LGBTphobies ?

Les LGBTphobies sont sanctionnées par la loi, au même titre que le racisme, le sexisme, l’antisémitisme : 

  • Les LGBTphobies sont d’abord sanctionnées par les règlements des fédérations sportives, qui sont rarement appliqués dans ce domaine, par manque de volonté et/ou d’information.
  • Les LGBTphobies sont également sanctionnées par le code pénal, qui interdit les discriminations à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Refuser une personne dans une équipe ou un club pour ce motif est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. 
  • Enfin, les propos LGBT sont condamnés par la loi de 1881 sur la liberté de la presse. L’injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre est par exemple punie de 6 mois d’emprisonnement et de 22.500€ d’amende.